Les USA enregistrent enfin un succès politique en Haïti : parvenir à instaurer de façon permanente un climat de désolation et de désespérance dans le pays.

Aux temps maudits de l’esclavage imposé par la France ; patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, l’espérance de vie moyenne de l’esclave ne dépassait pas quarante ans, tellement les conditions d’existence étaient effroyables ; des crimes, des tortures, du travail forcé du matin jusqu’au soir, tel était le lot quotidien des esclaves. Ce sort malheureux suscitait constamment du stress et des psychoses de peur. Placé dans de telles situations, l’humain ne peut que dépérir physiquement et mentalement ; conséquence de son exposition à des ambiances délétères. Le système avait été conçu pour piller et soutirer le maximum de profit le plus rapidement possible du captif Noir avant qu’il ne devienne inopérant, impropre au travail productif, donc jetable.

Forts de cette expérience héritée de leurs ancêtres, les dirigeants des pays occidentaux appliquent le même modèle au peuple haïtien, en plein vingt-et-unième siècle, sous le regard impassible de leurs peuples respectifs et le reste du monde qui assiste à ce spectacle de la honte. 

Les USA, suivis de leurs sous-fifres : Canada, France, ONU, OEA… enfoncent le peuple haïtien dans une tourmente indicible en installant au sommet du pouvoir politique depuis plus d’une décennie leurs représentants. Ces individus abjects et ignorants ne se soucient que d’amasser le plus vite possible un butin considérable pour le mettre dans les banques étrangères avec la bénédiction de leurs patrons impérialistes. Illégaux et complètement illégitimes, les membres des trois gouvernements successifs du PHTK installés et soutenus par le Core Group de la communauté internationale ne font que plonger Haïti dans l’insécurité, la famine, l’insalubrité et le désespoir. L’hypocrisie de cette dite communauté internationale va jusqu’à faire semblant de vouloir chercher une solution à la « crise haïtienne » à travers l’organisation de conférences coûteuses, alors qu’ils sont les vrais instigateurs de cette « crise » en maintenant les chefs des bandits au pouvoir.  Une brève photographie de la situation.

Les gangs dont les chefs et leurs commanditaires sont archi-connus et géographiquement localisés, progressent allègrement dans la capitale Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite. Ils opèrent paisiblement et ne sont  jamais à court de minutions grâce à la sollicitude du grand pourvoyeur américain. Ils tuent, kidnappent, intimident, concluent des alliances et des périodes de paix au gré des consignes reçues. Des pans entiers du territoire de la capitale sont vidés de leurs habitants (les quartiers de Fort Jacques, Pernier, Croix-des-Bouquets, Haut Tabarre, Martissant, Cité Neuf, Caridad, Bel-Air) obligés de fuir pour échapper à la Cruauté Impitoyable Autorisée des bandits qui utilisent l’incendie des maisons des riverains pour amplifier la peur.

Sous un autre angle, la famine est la seconde arme de destruction massive dont usent les puissances impérialistes pour régler leurs comptes avec les Haïtiens. Le FMI a instrumentalisé ses domestiques du gouvernement pour quintupler le coût du transport en Haïti. Le carburant étant un produit transversal, il en résulte que le plat de spaghetti qu’un chômeur pouvait s’offrir difficilement à soixante-quinze gourdes avant l’avènement de ce gouvernement est passé au prix prohibitif de deux cent cinquante gourdes. La mendicité s’est généralisée à Port-au-Prince, même parmi ceux qui « travaillent ». Le salaire minimum journalier est maintenu autour de quatre dollars américains par les bons soins de l’ambassade américaine. Ajoutée au  stress permanent entretenu par les gangs, la faim fait activement son œuvre au sein de la population haïtienne.

Pour couronner tout cela, le gouvernement en place semble charmer la dite communauté internationale par son niveau de propreté. Les rues débordent d’immondices. Des montagnes de détritus jonchent la capitale et cela ne semble nullement gêner les autorités qui circulent en 4×4 climatisées.

Il ne fait aucun doute que les concepteurs et exécuteurs de ce plan appliqué au peuple haïtien s’attendent à un résultat. Ils doivent se dire que la combinaison bien dosée du stress intensif généré par les gangs, de la malnutrition et de l’insalubrité produira soit la disparition complète de cette nation honnie, soit nous mettra dans une telle hébétude qu’il leur sera alors possible de venir piller notre sous-sol, notre fond de mer, nos ressources naturelles avec notre gratitude et nos remerciements par-dessus le marché.  

Personne n’est dupe. Les raisons profondes de cette haine viscérale à l’égard des Haïtiens et le sadisme inhumain dont ils usent ont pour cause principale la  déculottée subie par l’armée de Napoléon pour arracher notre indépendance. En outre, le sous-sol d’Haïti regorge de richesses qui suscitent la convoitise des barbares.

En tout cas, les temps ont changé. L’éveil a commencé. L’époque où l’on pouvait venir faire main basse sur les réserves d’or des autres pays et passer pour des civilisateurs est révolue. Ceux qui ne l’ont pas encore compris sont malheureusement en retard de phase.  Mais, pour paraphraser Le grand Kémi SÉBA ; ils finiront par comprendre !

Mouvement Socialiste des Travailleurs Haïtiens/ Réseau des Organisations de la Zone Ouest, MSTH/ROZO. 

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