Les impérialistes n’ont pas d’état d’âme !

Tout en se livrant mutuellement un combat à mort, par l’Ukraine interposé jusqu’à maintenant, les puissances impérialistes (USA, UE, Chine, Russie) se rejoignent, négocient et s’entendent aux dépens des pays faibles. Malheur aux acteurs conscients qui croient qu’ils poursuivent des objectifs nobles, humanistes et désintéressés. Ils ne sont pas différents les uns des autres et pourraient vous vendre pour une bouchée de pain.

Les réseaux sociaux, autant que les médias traditionnels, ont fait grand écho de la correspondance émise par plus d’une vingtaine d’organisations du milieu social et politique haïtien et adressée aux dirigeants russe et chinois dont les pays siègent au conseil de sécurité de l’ONU avec droit de véto. Dans cette lettre, il leur était demandé d’user de ce droit de véto pour bloquer le renouvellement du mandat du BINUH (Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti) à cause du rôle néfaste de cette organisation dans les tribulations actuelles d’Haïti.

La représentante du Secrétaire Général, l’américaine Helen Ruth Meagher La Lime a publiquement vanté les prouesses de la fédération des gangs baptisée G9 à la tribune des Nations-Unies. Elle est devenue très contestée et porte le soupçon d’alimenter le climat d’insécurité qui ravage le pays de nos jours, dans l’optique de maintenir Haïti dans le chaos orchestré et entretenu par les laquais placés au pouvoir par ses soins. Elle tente par là d’entraver la reprise en main de la souveraineté par les forces vives et saines de la nation haïtienne.

Il est indéniable que la crise qui secoue la société haïtienne depuis plusieurs décennies maintenant tient son origine dans le mode de production capitaliste mondialisé qui relègue Haïti au rang des nations qui ne doivent produire que de la main d’œuvre bon marché tout en étant admis à consommer ( par une frange ultra-minoritaire d’affairistes accapareurs) les produits du marché capitaliste mondial. Cette crise latente de système a connu sa phase de dégénérescence avec l’introduction de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et celle de l’Organisation des États Américains (OEA) dans le pays avec la complicité des régimes Lavalas qui ont occupé le pouvoir pendant près de vingt ans avant de passer le relais à leurs congénères du PHTK de connivence avec l’OEA.  L’ONU s’est établie pratiquement en Haïti à travers ses diverses missions depuis l’année 1994. Puis, à partir de 2004, sans discontinuer.

Pour quel résultat ?

Le bilan est transparent.

– La mort de dizaines de milliers d’Haïtiens contaminés par le choléra gracieusement offert par le contingent Népalais de la MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti). Jusqu’à présent, les instances onusiennes ne considèrent pas les Haïtiens tués et affectés par leur choléra comme des êtres dignes de la considération des Droits de l’Homme.

– Durant toute la période d’occupation, les élections organisées sous l’égide des Nations-Unies ; associées à leurs compères de l’OEA, sont toujours empreintes de vices, de magouilles, de malfaçons, en gros, d’incompétences criantes. Ainsi, les gouvernements issus de ces dites élections sont toujours contestés (échec de la stabilisation) et les parlements transformés en caverne de voleurs et de trafiquants grâce à l’ONU.

– L’insécurité augmente considérablement avec la présence de ces expatriés (terme qu’ils affectionnent) armés. Le Figaro vient tout juste d’informer que les affrontements entre gangs dans le bidonville de Cité Soleil a fait plus de deux cents tués en une semaine. Le kidnapping rafle des dizaines de citoyens quotidiennement. Des conteneurs d’armes de guerre et de milliers de projectiles en provenance des États-Unis sont saisis hebdomadairement aux différentes douanes du pays. La communauté haïtienne vivant à l’étranger est maintenue cyniquement hors du pays depuis quatre années par cet état de fait malgré leur désir de venir se ressourcer sur le sol natal.

Rien qu’à la lumière de ces faits, il nous est permis de nous poser la question pertinente : A quoi nous sert l’ONU ?

La réponse est élémentaire ; elle ne nous sert que dalle !

Cependant, pour pouvoir exploiter, sans vergogne et sans payer, les richesses du sous-sol haïtien à l’instar de la riche république démocratique du Congo, les colons impérialistes américains ont besoin d’organiser la désorganisation de la nation haïtienne. Ils ont besoin de semer la pagaille en armant et en multipliant les gangs et les alimentant en munitions et argent. Ils veulent créer les conditions repoussantes pour que les gens de bien et les cadres formés fuient le pays et que seuls les délinquants attitrés et soumis à leurs diktats se présentent comme candidats aux élections le moment venu. Pour mettre en place tout ça, les impérialistes américains jouent pieds et mains pour imposer la mission de l’ONU dirigée par la cybernétique Mme La Lime.

Si, dans le cas qui nous concerne, on peut clairement lire dans le jeu des impérialistes américains, il est beaucoup plus difficile de saisir l’intérêt ou le manque d’intérêt des autres puissances russe et chinoise impliquées dans le vote à l’unanimité au Conseil de Sécurité pour renouveler le cauchemar du peuple haitien pour une année de trop.

Se peut-il qu’il y ait eu deal ? Au sens de la célèbre chanson de l’artiste Africain Tiken Jah Fakoly «  Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne »

Si tu me laisses l’uranium

Moi, je te laisse l’aluminium…

En tout cas, ce qui est fondamentalement établi, c’est que les masses populaires haïtiennes qui gémissent depuis des lustres sous le joug de l’impérialisme américain et de ses affidés locaux, n’ont pas à attendre en silence le secours des autres puissances impérialistes. Les peuples se libèrent eux-mêmes !

A la rigueur, les travailleurs pauvres unis au reste du peuple haïtien en lutte pourraient solliciter l’aide et la solidarité des travailleurs dominicains, américains, canadiens, panafricains, chinois, russes, des Gilets jaunes français, des militants Black Live Matters…  Car, les prolétaires de tous les pays doivent s’unir pour renverser définitivement le système capitaliste abject.

Mouvement Socialiste des Travailleurs Haïtiens / Réseau des organisations de la Zone Ouest MSTH/ROZO.

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